Des bienfaits pas toujours prouvés Prisées pour leurs vertus curatives depuis l’Antiquité, les eaux minérales ont connu un formidable engouement à partir du XIXe siècle avec le développement du thermalisme. Soucieux de prolonger les effets de leur cure à la maison, les patients achètent alors en pharmacie les flacons d’Evian, Vittel ou Vichy, disponibles sur prescription médicale. À l’époque, une eau doit avoir démontré ses propriétés thérapeutiques auprès de l’Académie de médecine pour mériter le nom d’« eau minérale ». Ainsi les bienfaits purgatifs d’Hépar ont-ils été reconnus en 1875, et de nombreuses eaux minérales naturelles ont été homologuées avant les années 1980. Aujourd’hui, plus rien n’impose cette reconnaissance, et un embouteilleur doit simplement demander l’autorisation d’exploiter une source d’eau minérale naturelle au préfet. « C’est une demande très documentée comprenant notamment une étude sur les caractéristiques géologiques, les résultats d’analyse et l’avis d’un hydrogéologue agréé par les autorités de santé », indique Béatrice Adam, déléguée générale de la Maison des eaux minérales. Les minéraliers continuent pourtant de vanter les vertus de leurs eaux, en se basant sur ces anciennes attestations de l’Académie de médecine. Plus rarement, ils font référence à des recherches scientifiques récentes. Hélas, la plupart sont financées par les minéraliers, telle cette étude menée en 2014 sur 200 femmes pour démontrer l’efficacité d’Hépar contre la constipation. D’autres, comme des travaux conduits par le laboratoire Dermscan en 2008 prouvant que Vichy-Célestins permet d’augmenter l’hydratation de l’épiderme (toutes les eaux n’ont-elles pas cette fonction ?), ne nous ont pas été fournies malgré nos demandes. Cette absence de preuves solides ne signifie pas que les bienfaits n’existent pas – de nombreux travaux montrent l’effet sur le corps des minéraux, qu’ils viennent de l’alimentation ou de l’eau (y compris du robinet !). Mais l’Académie de médecine pointait elle-même, dans un rapport publié en 2006, la nécessité de « développer la recherche fondamentale et clinique » pour obtenir des données fiables. « Les eaux minérales naturelles sont devenues un produit de consommation de masse, et sont souvent utilisées sans discernement, indique le Pr Jacques Hubert, urologue au CHU de Nancy et coauteur de ce rapport. La plupart peuvent être consommées par toutes les catégories de population grâce à leur teneur modérée en minéraux mais certaines d’entre elles risquent d’exposer à des troubles en cas de consommation exclusive ou au long cours. » Aussi, si les eaux riches en calcium peuvent être utiles pour prévenir et traiter l’ostéoporose, les eaux fortement minéralisées comme Contrex ou Rozana (plus de 1 500 mg/l de résidu sec), et surtout celles riches en sodium (Badoit, Vichy), sont contre-indiquées en cas d’insuffisance rénale ou cardiaque. Il est donc utile de bien connaître ses besoins. Même si les bienfaits des minéraux contenus dans les eaux en bouteille sont réels, les producteurs manquent d’études indépendantes étayant ces affirmations. (Source cà m’intéresse) Deux fois plus contaminée par des particules de plastique qu'au robinet 93% des eaux en bouteille de 11 marques contenaient des microplastiques, dans une quantité variable mais en moyenne deux fois plus élevée que dans l'eau du robinet, selon une nouvelle étude. Les risques pour la santé restent encore très peu connus. En moyenne, les chercheurs ont trouvé, dans chaque litre d'eau, 10,4 particules d'une taille environnant 0,10 millimètres. Il s'agissait notamment de polypropylène, de nylon et de polytéréphtalate d'éthylène (PET). Les quantités étaient inégales : certaines en contenaient des milliers, d'autres aucune. Ainsi, Nestle Pure Life et Gerolsteiner ont montré les densités moyennes les plus élevées respectivement à 930 et 807 microparticules par litre, contre 30 pour San Pellegrino et Minalba, qui présentaient la plus faible contamination. "Je pense que cela vient du processus d'embouteillage. Je pense que la plupart du plastique vient de la bouteille elle-même, de son bouchon, du processus industriel d'embouteillage", a expliqué Sherri Mason à l'AFP. "De l'eau dans des bouteilles en verre contenait aussi des microplastiques", signale cependant l’étude. Selon Orb Media, Anca Paduraru, porte-parole de la Commission européenne en matière de sécurité alimentaire, a déclaré que si les microplastiques ne sont pas directement réglementés dans l'eau embouteillée, "la législation indique clairement qu'il ne doit pas y avoir de contaminants". Jacqueline Savitz, responsable Amérique du Nord pour l'ONG Oceana qui lutte contre la pollution des océans, a estimé que cette étude apportait une raison de plus de limiter la production de bouteilles d'eau en plastique. "Il est plus urgent que jamais aujourd'hui de faire en sorte que les bouteilles d'eau en plastique soient une chose du passé", a déclaré cette représentante de l'ONG qui n'a pas participé à l’étude. |